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COMMENT J’AI REUSSI A FINIR MA THESE DE DOCTORAT

Mes trois étapes clés

COMMENT J’AI REUSSI A FINIR MA THESE DE DOCTORAT ? C’est le sujet de cette vidéo.

Comment ai-je réussi à terminer ma thèse ?

C’est une question que je me pose souvent, car j’ai eu de grandes difficultés à la finir.

Un doctorat, et plus précisément l’écriture d’une thèse, ça laisse des marques. Des marques, profondes, vraiment indélébiles. Personnellement je pense encore quotidiennement à ma thèse, alors que je l’ai soutenue il y a plus d’un an.

Je pourrais vous dire comment j’ai fait au quotidien, quelles étaient mes routines, quelles sont les choses qui m’ont aidée justement dans ce quotidien, et je le ferai dans de futurs articles & vidéos car toutes ces choses ont été très importantes.

Mais aujourd’hui, je voudrais parler du « comment » que vous cherchez peut-être si vous êtes en train de regarder cette vidéo. La routine et la méthodologie, c’est important mais ça ne répond pas au problème de fond, qui est celui qui vous empêche en fait d’avancer. 

« Comment j’ai réussi à finir ma thèse ? », ça revient souvent à se demander : « comment surmonter ma thèse ? ». Comment la dépasser, que dois-je faire pour que ça s’arrête alors que ça fait plusieurs années que ça dure et que ça pourrait encore durer quelques années ?

Comment faire ? C’est le sujet auquel je m’attaque aujourd’hui.

La première chose qu’il faut que vous sachiez si vous êtes encore en thèse actuellement, c’est qu’en fait votre thèse sera toujours là dans votre vie après que vous l’ayez soutenue. Je ne sais pas si c’est une bonne chose mais de toute façon d’après ce que je sais, c’est le cas aussi quand vous arrêtez le doctorat sans soutenir. 

On en parle encore longtemps après, et même si elle devient moins centrale dans le quotidien, sa réalisation et son aboutissement resteront au centre de vos réalisations, de vous-même, lorsque vous songerez à vos accomplissements, à qui vous êtes, etc.

Vous avez une spécialité, et le but de votre thèse n’est pas de répondre à toutes les questions relatives à votre sujet avant même d’avoir commencé votre carrière.

Car vous le savez, une thèse c’est une réponse organisée à une question posée, et cette question de départ se développe en de nombreuses sous-questions auxquelles il vous faut répondre. Mais qui peuvent être sans fin, et de nombreux doctorants sont coincés dans cette spirale. On peut passer sa vie sur une thèse, sur une grande question.

1. Organisez l’après thèse

Finir une thèse, c’est s’autoriser à finir. C’est réussir à se dire que certaines questions seront pour plus tard. Vous voulez faire un post-doc ? Commencez à y penser. Moi ça m’a énormément aidée de commencer à penser aux post-docs parce que, quand vous envoyez une candidature à Harvard, à Yale ou au Metropolitan de New York avec un projet béton que vous avez mis plus de deux mois à monter, vous n’avez pas envie de l’entamer pendant votre thèse. Moi j’ai écrit mon projet de post-doc, comme ça c’était fait. C’était à part, c’était la suite, et du coup ça m’a permis de circonscrire mon sujet de thèse, qui me paraissait plus général et plus petit du coup. Je voyais bien la différence entre les deux.

Je parle de post-docs parce que c’était mon projet quand je travaillais pour l’université de Yale mais ça peut être aussi un concours, ça peut être un changement de vie, ça peut être plein de choses. La plupart de vos directeurs et les gens en général vont vous dire de faire un calendrier, de penser à la soutenance, mais non. Ça ne marche pas, il faut organiser l’après. Il ne faut pas juste y penser, il faut l’organiser, entamer des actions qui vont vous engager dans l’après.

C’est comme quand vous faites du sport, vous pouvez aller courir tous les jours ou toutes les semaines pendant un temps, si vous ne vous inscrivez pas à un marathon, votre motivation va diminuer au cours du temps. Moi je sais que je déteste courir, et que tant que je ne m’engagerai pas à courir un marathon, je n’irai courir qu’une fois de temps en temps ou régulièrement mais pendant un temps très court. Le fait de vous engager dans l’après-thèse va vous pousser à poser les limites de la thèse, à vous projeter dans du concret et à passer à autre chose.

Donc engagez-vous, cherchez vos post-docs et postulez sur les plus prestigieux. Pour les trouver, c’est très simple, vous vous inscrivez sur ARMACAD : https://armacad.info/ où vous trouverez tous les appels à candidatures, appels à projets, financements et bourses les plus prestigieuses. Moi c’est comme ça que j’ai repéré quasiment tous les post-docs auxquels j’ai postulé.

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2. Faites le ménage !

Une fois que j’ai envoyé mes candidatures dans le monde entier et que j’ai commencé à organiser les choses, c’est là que des contradictions qui étaient déjà d’actualité dans le présent et que je n’avais pas identifié sont apparues. 

Le problème quand on est en thèse, c’est qu’on pense souvent que tout est provisoire. Ça s’éternise, mais c’est provisoire. Et c’est comme pour n’importe quel problème : je parlais avec un ami la dernière fois qui me disait qu’il avait décidé d’arrêter complètement l’alcool, et il m’a dit un truc vraiment intéressant c’est que, quand tu as un problème avec l’alcool et que tu décides d’arrêter, tu retournes chez le médecin. Tu retournes chez le médecin, et tu recommences à prendre soin de toi. 

Parce que l’un des problèmes avec l’alcool, comme pour la drogue ou d’autres substances qui détruisent le corps et le mental, c’est que quand t’as un problème physique, tu te dis que de toute façon c’est à cause de l’alcool. Que si tu arrêtais l’alcool, tu n’aurais pas de problèmes de santé, pas de nausées, pas de migraines, pas de maux de ventre, pas de problèmes de sommeil, pas de problèmes de concentration ou de motivation. Alors que quand tu enlèves l’alcool, ces choses-là t’alertent et tu vas voir le médecin.

Je prends cet exemple parce que je le trouve hyper parlant. Quand j’ai commencé à me projeter dans l’après-thèse et à l’organiser, à prendre des engagements, j’ai commencé à vivre sans ma thèse. A savoir concrètement ce qui allait se passer sans ma thèse. Je n’avais pas le choix, car les questions qui se posent sont précises, c’est comme quand tu achètes une maison. Tu ne l’as pas tout de suite mais tu es obligé de gérer les questions tout de suite, maintenant.

Je ne compare pas la thèse à un problème comme l’alcool mais franchement je pense qu’on en n’est pas loin. Quand tu commences à vivre sans ta thèse tu commences à voir les problèmes et tu te rends-compte que ce n’est pas la thèse. Dans mon cas, il y avait un énorme problème dans mon entourage, en l’occurrence dans mon couple, que je refusais de voir en me disant que c’était la faute de ma thèse et que quand je ne l’aurais plus dans ma vie, tout irait mieux. Mais c’était faux. 

Peu importe ce que vous voulez faire après et ce que vous imaginez, si vous êtes en doctorat c’est que vous êtes ambitieux.se, que vous êtes dévoué.e à votre travail et que pour vous, certaines questions valent la peine qu’on y passe des années. Si vous êtes en doctorat, c’est que vous croyez en quelque chose de grand, et vous ne le savez peut-être pas encore mais cette chose qui est très grande, elle est en vous et elle va y rester. Donc si quelque chose dans votre vie est en rejet avec ça, c’est qu’il y a un problème. Faites le ménage.

3. Décidez d’aller de l’avant

Ce qui m’a permis de finir, c’est ça. En mars-avril, je savais que j’étais sur la fin mais je me sentais encore embourbée dans quelque chose de très envahissant, qui m’empêchait d’avancer. En avril, mes parents m’ont proposé de les accompagner en vacances avec eux dans le sud pendant tout le mois de juin. Pour moi c’était impensable, mais en fait j’ai dit oui au bout de quelques minutes. Je pense que ça a été le déclic. 

J’ai compris à ce moment-là que c’était à moi de décider. Clairement, j’étais fauchée et épuisée, je n’étais pas partie en vacances depuis des années et je n’aurais pas d’autre occasion de partir en vacances avant longtemps. Et j’ai décidé que c’était le moment. On était mi-avril, mes parents partaient tout le mois de juin et en juillet-août la fac serait fermée. J’avais six semaines pour boucler ma thèse. 

Et c’est ce que j’ai fait. C’est tout. J’ai bouclé ma thèse comme ça, en six semaines, et jamais je n’aurais pu réussir ça si je n’avais pas décidé de partir en vacances avec mes parents. Tout a découlé de cette décision et des deux autres, tout s’est joué entre mai et septembre. En avril j’étais en couple et épuisée, en juillet j’étais célibataire et en septembre j’organisais ma soutenance. 

Peu importe quel sera votre déclic, quelle opportunité se présentera à vous, ça pourra être des vacances comme un contrat de travail, un projet immobilier, un bébé, peu importe. Ce qui est sûr c’est qu’il faut que vous sachiez que c’est à vous de décider. Votre thèse pourra toujours durer un an de plus ou un de moins, c’est à vous d’en décider. Si vous choisissez qu’à telle date, ou à tel âge, ou à tel moment pour X ou Y raison, vous serez passé à autre chose parce que d’autres choses vous attendent, alors tout va s’organiser en fonction. 

Je sais que ça peut paraître simple alors qu’en fait, tout est très compliqué quand on est en thèse. Mais c’est comme ça que j’ai réussi à finir ma thèse et que toute ma vie a changé. J’ai compris que c’était à moi de décider, j’ai compris que je pouvais dire non aux vacances, que je pouvais continuer à subir une relation qui ne me convenait pas et dans laquelle je n’aurais jamais pu m’épanouir et devenir qui je suis, que je pouvais continuer à subir ma thèse. Mais j’ai dit non et ça a marché. Tout s’est organisé et tout s’est mis en place. Une chose après l’autre, j’ai dégagé. J’ai dit stop. Et c’était libérateur, j’ai tout de suite su que c’était bon, que c’était fini et que plus jamais je n’aurais à subir quoi que ce soit. 

C’était il y a deux ans. Aujourd’hui je suis docteure, je suis heureuse en couple et dans ma vie, j’ai fait un bon énorme dans ma vie et j’ai compris que tout ce qui nous arrive, c’est à nous de le décider. Décidez-le. Prenez du recul sur votre thèse et projetez-vous dans ce qu’il y a de meilleur pour vous.

Love sur vous.

Erika

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9 réponses

  1. Merci pour ton article qui tombe à pic pour moi. Je commence ma troisième année de thèse en entreprise et tes mots me boostent et me rassurent dans un sens. Penser à l’après, avoir le déclic. Tout comme le fait que tu ais réussi à tout boucler en 6 semaines finalement ^^ Incroyable. Hâte de lire la suite, merci de ton partage, ça nous aide vraiment !

    1. Bonjour Julie !
      Merci beaucoup pour ce retour, il me touche beaucoup et me booste également pour poursuivre en ce sens. J’ai vraiment envie de rassurer et d’aider justement, enfin d’apporter à ceux qui sont dans cette situation ces petits coups de main qui font du bien, et que j’aurais aimé trouver à l’époque 😊
      Merci encore et à très bientôt !
      Erika

  2. Bonjour,

    Je suis chargée d’accueil et d’accompagnement des étudiants en situation de handicap à l’université.
    L’un de ces étudiants souhaite entrer en thèse. J’aurais besoin d’échanger avec vous sur la faisabilité de ce projet selon vous au regard des différents handicaps que cet étudiants portent.
    Je vous remercie par avance de votre retour.
    Bien cordialement,
    AF Carle

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