Réussir son inscription en doctorat n’est pas synonyme de réussir à s’inscrire en doctorat. Et pour cause : s’inscrire en doctorat est un tel parcours du combattant, qu’un grand nombre de doctorants inscrits ont un sentiment diffus d’avoir raté leur inscription en doctorat, d’avoir raté quelque chose dès le démarrage.
UNE INSCRIPTION EN DOCTORAT MAL PRÉPARÉE : LA CAUSE PRINCIPALE D’ÉCHEC ET D’ABANDON
Aucune préparation à l’inscription en doctorat n’existe aujourd’hui dans l’enseignement supérieur. L’université n’enseigne pas à ses futurs chercheurs le fonctionnement de la recherche scientifique, ses rouages, ses enjeux. Même un doctorant qui est passé par le master de recherche n’a aucune idée de ce qu’est vraiment le doctorat, et ignore ce qui l’attend en période d’inscription. Personne ne lui a expliqué en profondeur ce que sont le parcours et le projet doctoraux, ni les enjeux de l’inscription en doctorat.
Par conséquent, les aspirants au doctorat se retrouvent démunis au moment des inscriptions. Beaucoup pensent que l’inscription en doctorat se passe peu ou prou de la même manière qu’une inscription en licence ou en master. Or, il n’en est rien : le doctorat étant une formation individuelle et non collective, c’est au futur doctorant de préparer lui-même son inscription.
Deux cas possibles : en sciences appliquées et le plus souvent en sciences de gestion, le doctorant doit obligatoirement rechercher un financement doctoral et passer les épreuves de sélection pour pouvoir s’inscrire en doctorat. En sciences humaines et sociales – et quelquefois en sciences de gestion, le projet de recherche doit être entièrement pensé en amont, être rédigé et validé par le(s) directeur(s) de thèse, puis par le laboratoire et par l’école doctorale, pour que l’inscription administrative soit ouverte. Ce processus n’exclut pas que les doctorants doivent rechercher un financement pour leur thèse, mais la plupart des doctorants en sciences humaines et sociales se lancent sans que leur recherche ne soit financée (ou finançable).
C’est simple, personne n’informe les candidats au doctorat. Ils doivent se renseigner par eux-mêmes pour comprendre son fonctionnement, rechercher leur financement, passer les entretiens de sélection et/ou construire tant bien que mal, seuls, un projet doctoral qui puisse être accepté – et qui ne le sera, s’il n’est guère assorti d’un financement doctoral, que dans la négligence la plus totale de certains directeurs de recherche.
Les conséquences d’un tel démarrage sont catastrophiques. Un nombre incalculable de thèses sont tout simplement abandonnées, dans le meilleur des cas. Les doctorants qui se sentent isolés depuis le démarrage subissent le plus souvent leur situation en thèse pendant toute la durée du doctorat, au point que certaines expériences deviennent traumatiques pour certains d’entre eux. Ce sentiment d’être seul dans ce parcours ne fait que croître du fait des innombrables responsabilités et devoirs qui incombent aux doctorants, dont ces derniers n’avaient que rarement conscience au moment où ils se sont engagés dans une inscription.
Or, comment devenir acteur d’un parcours d’excellence lorsqu’on ignore tout du terrain sur lequel on s’engage ?
LE DOCTORAT, UN PARCOURS QUI NE S’IMPROVISE PAS
Le parcours doctoral est un parcours d’excellence. À ce titre, il doit être préparé durant le processus d’inscription, dont c’est la fonction. Tout l’enjeu de l’inscription en doctorat est de comprendre le fonctionnement du doctorat, de connaître ses instances à l’université et les rouages qui vont conduire jusqu’à la remise du diplôme.
Or, les doctorants comprennent trop souvent sur le tard jusqu’aux rôles respectifs des laboratoires et des écoles doctorales. Ils perçoivent leur propre comité de suivi de thèse comme une menace, et craignent les entretiens annuels dont ils n’apprennent souvent l’existence qu’au cours de la première année de thèse.
S’inscrire en doctorat, c’est faire connaissance avec son terrain de recherche, avec les institutions, les acteurs et les problématiques qui sont au cœur de tout programme de recherche. Ces programmes, qui en informe les doctorants à l’heure actuelle ? Qui leur en parle ? Qui leur explique l’importance des « axes », ces éléments clés dont les doctorants ignorent tout ?
De très nombreux candidats au doctorat préparent chaque année, invariablement, un projet doctoral qu’ils envoient à tous les directeurs potentiels de leur discipline, dans toutes les universités. Et chaque année, 90 % de ces doctorants restent sans réponse en dépit de dizaines de mails envoyés, tels des bouteilles à la mer. Sur les 10 % restants, 9 auront des retours négatifs, sans comprendre où était le problème dans cette manière de procéder. Pour l’infime partie des doctorants ayant réussi à trouver un directeur de cette façon, le parcours s’annonce mal.
L’inscription en doctorat se prépare et se doit d’être maîtrisée. Un directeur de thèse est une personne clé, centrale, dont le choix doit se faire selon des critères précis dont les futurs doctorants ignorent tout, là aussi. Logique : dans la plupart des cas, l’inscription est faite dans l’urgence et à l’aveugle, sans la stratégie requise pour que le doctorat se passe bien et permette aux doctorants d’être pleinement intégrés à des laboratoires.
Improviser son inscription en doctorat, c’est avoir un directeur de thèse qu’on n’aura pas choisi, un laboratoire qui n’aura pas été choisi, c’est s’inscrire dans une école doctorale sans avoir la moindre idée de son existence jusqu’à l’inscription administrative, c’est écrire seul un projet de thèse sur lequel tout va reposer, y compris la future carrière.
Et pourtant, quel directeur aura pris le temps d’expliquer à son doctorant l’enjeu et la portée du projet doctoral ? Qui lui dira qu’un projet rédigé seul, avant d’avoir eu le moindre échange avec des enseignants-chercheurs, est un projet doctoral dont les chances d’être financées sont proches de zéro ?
Enfin, qui explique aux jeunes chercheurs qu’une thèse non-financée ne trouvera qu’une faible résonnance dans l’univers de la recherche scientifique, et ne permettra en aucun cas aux docteurs concernés de poursuivre une carrière qui soit à la hauteur de leur niveau d’études.
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LES CLÉS D’UNE INSCRIPTION EN DOCTORAT RÉUSSIE
Une inscription en doctorat réussie a été préparée plusieurs mois à l’avance. Le jeune chercheur aura pris le temps de se renseigner en profondeur sur les instances doctorales de l’université et sur les programmes des laboratoires de sa discipline, dans le but d’avoir une idée précise de l’actualité de la recherche.
Son objectif est de penser son projet en amont pour que ce dernier puisse convaincre un directeur de thèse potentiel et un laboratoire d’accueil. Il aura compris que sa passion pour son sujet de recherche sera fondamentale pour sa réussite, mais qu’elle ne fera pas partie des critères principaux à prendre en compte dans la définition du sujet de la recherche. Votre passion pour votre sujet ne doit pas vous aveugler, elle doit au contraire vous pousser à vous renseigner et à mettre en œuvre un projet qui soit porteur, innovant et lié à un besoin.
Pour réussir son entrée en doctorat, il revient aux jeunes chercheurs de connaître leur terrain de recherche, ses acteurs et ses enjeux. Il s’agit d’identifier les institutions, en se demandant à qui la recherche peut être utile, et de communiquer avec les équipes avant et non après avoir rédigé leur projet doctoral.
Un projet maîtrisé ne peut en aucun cas être envoyé au hasard à plusieurs chercheurs. C’est impossible, car le projet doctoral doit s’inscrire dans les axes des laboratoires. Or, ces axes varient d’un laboratoire à un autre, et viser juste sans s’être d’abord soigneusement renseigné, c’est ne pas comprendre comment l’inscription en doctorat a pu se concrétiser. Même en cas d’inscription, ce sera donc un faux départ.
Enfin, l’étape de la recherche de financement ne peut en aucun cas être évacuée – même si le financement n’est pas obligatoire. Si les jeunes chercheurs « zappent » cette étape, comment leur projet pourrait-il être porteur pour leur domaine de recherche ? Chercher un financement, c’est comprendre le fonctionnement de la recherche. Un chercheur qui travaille sans rechercher de financement est un chercheur qui ne tient pas compte des besoins de son domaine et nie l’utilité de sa recherche. Laisser de côté cet aspect du projet est une erreur de premier ordre, le financement étant au cœur de tout projet scientifique.
Si vous ne vous demandez pas qui pourrait financer votre recherche, comment espérer que cette dernière soit utile ? Comment espérer qu’elle soit lue ? Qui va lire vos travaux, et pourquoi ?
Ces questions sont trop rarement au cœur des préoccupations des jeunes chercheurs, qui sont plutôt guidés par leur intérêt fort pour un sujet. Or, cette passion que vous avez pour votre sujet doit justement pouvoir résonner avec les besoins de votre domaine de recherche, pour que vous puissiez le faire rayonner pleinement tout au long de votre carrière. N’est-ce pas ce que vous voulez, par-dessus tout ?
N’est-ce pas ce dont rêve tout chercheur ? Que ses travaux soient lus, reconnus, et que ces connaissances nouvelles puissent être offertes un jour au grand public ?
La seule manière de réussir cela, c’est de penser en amont votre projet en termes d’utilité, de portée, c’est-à-dire de financement. Cela ne permettra pas toujours à vos travaux d’être financés dès la première année, ni même pendant le doctorat, mais ils finiront par être remarqués et les opportunités auront au moins une chance d’arriver.
Sans cela, vous condamnez hélas toute possibilité de poursuite de carrière sur la base de cette recherche.
Pour toutes celles et ceux qui ne veulent pas se contenter de réussir à s’inscrire en doctorat mais qui veulent réussir leur inscription en doctorat, le programme « Lauréats » est ouvert !
Une réponse
Très édifiant